Respirer profondément
Respirer la sérénité
Apprendre à respirer en toute conscience pour se maintenir en bonne santé
Source : Extrait de Psychologies.com
Les yogis le savent depuis des millénaires. Les scientifiques le démontrent aujourd’hui : pour gagner la paix du corps et du cœur, il n’y a qu’à… respirer ! En profondeur, lentement, et en toute conscience. Donc en y mettant tout de même un peu du sien !
Bien respirer ne va pas de soi. Car si nous sommes biologiquement équipés pour une respiration optimale, nous sommes aussi faits de pensées et d’affects… « Notre respiration est directement liée à nos émotions, explique Lionel Coudron, médecin du sport et directeur de l’Institut de yoga-thérapie, à Paris. Dès que celles-ci nous perturbent, elle se modifie. Si nous maintenons une fréquence respiratoire rapide, correspondant à un état de stress ou d’anxiété, nous prolongeons cette émotion. Comme nous sommes les seuls êtres vivants à pouvoir agir sur la fréquence et l’amplitude de notre respiration, la première chose à faire est d’abaisser sa fréquence respiratoire pour faire baisser le stress. La fréquence moyenne est de quinze respirations par minute. Chez des personnes plongées dans un état méditatif, elle descend à six ! »
En septembre 2003, au Massachusetts Institute of Technology (MIT), haut lieu de la recherche scientifique américaine, les plus grands spécialistes en sciences du cerveau et les instances bouddhistes, présidées par le dalaï-lama, livraient les résultats des études menées depuis plusieurs années sur des moines. Leurs conclusions : la méditation, c’est-à-dire l’action d’apaiser son corps et son esprit en régulant sa fréquence respiratoire, agit sur le cerveau à la façon d’un médicament antistress ; les clichés obtenus grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) indiquent que le cerveau émotionnel des méditants ne réagit pas aux stimuli extérieurs agressifs et que leur activité cardiaque demeure stable.
Bien respirer est donc le moyen le plus simple et le plus naturel de gérer nos émotions et d’apaiser rapidement corps et esprit.
Mais une bonne respiration n’a pas seulement le pouvoir de réguler nos émotions et de chasser le stress, elle agit directement sur notre santé. L’air que nous inhalons est un subtil mélange d’oxygène (environ 20 %), d’azote (79 %), de vapeur d’eau, de gaz carbonique et d’éléments chimiques divers. Cet oxygène nourrit les globules rouges du sang, qui le distribue à son tour dans nos organes et nos tissus. Mieux nous respirons, donc, mieux nous nourrissons notre organisme.
Mais une bonne respiration peut faire bien plus. Régulation du système cardio-vasculaire, abaissement de la tension artérielle, renforcement des défenses immunitaires, rééquilibrage de l’acidité sanguine…, la liste de ses bienfaits laisse pantois.
Inspirez, expirez… mais pas trop vite
Pour Catherine Ternaux, auteur de l’excellent Respirer la vie, il est important de ne pas changer du tout au tout sa respiration du jour au lendemain. « Mieux vaut d’abord prendre bien conscience de la façon dont on respire. Pour cela, on s’allonge sur le dos et on essaie de sentir le mouvement de piston du diaphragme, ce muscle qui s’abaisse pour libérer la partie supérieure de l’abdomen et permettre aux poumons de “faire le plein”. En prendre conscience, c’est sentir que, pendant l’inspiration, le ventre se gonfle, les côtes s’écartent, le bas des poumons se remplit d’air ; puis le niveau de l’air monte dans les poumons, entraînant le soulèvement de la cage thoracique jusqu’au niveau claviculaire. A l’expiration, le diaphragme remonte, donc le ventre s’aplatit ; et les poumons se vidant d’air, la cage thoracique s’abaisse. »
Si nous ventilons bien, c’est-à-dire que nous respirons un volume d’air suffisant, nous avons en revanche tendance à respirer trop vite. Ce travail sur l’allongement de la respiration est au cœur des recherches que mène Jean-Manuel Fuentes, professeur de yoga depuis trente ans, avec des cardiologues. « L’inspiration dynamise l’organisme et l’expiration l’apaise. Or, pour la majorité des gens, bien respirer c’est prendre une grande inspiration sans s’occuper de l’expiration. Pour une respiration optimale, le dos est droit mais pas raide, il doit respecter les courbures naturelles de la nuque et des reins. Une fois bien installé, on respire, par le nez, en prenant conscience de l’air frais à l’inspiration, de l’air chaud à l’expiration. Expiration que l’on fait durer le plus longtemps possible, sans forcer. »
Corps tonique : un exercice pour faire le plein d'énergie au saut du lit ou s'apaiser en fin de journée « L’expiration est essentielle, car elle chasse les toxines de notre corps, renchérit Lionel Coudron. Elle a également un effet antalgique. Sauf si l’on respire trop vite : dans ce cas, l’échappement trop rapide des gaz carboniques augmente l’acidité dans le sang et provoque des contractures au niveau des muscles. » Une bonne respiration mérite donc qu’on lui consacre quelques minutes par jour. Une contrainte tout à fait relative lorsque l’on prend conscience de ses multiples effets sur notre bien-être physique et émotionnel.
- A quatre pattes, les bras dans l’alignement des épaules, inspirez en creusant le dos et en relevant la tête
- Expirez en arrondissant le dos et en abaissant la tête contre le sternum, à un rythme soutenu pour hyperventiler le corps. Répétez une dizaine de fois.
Les bienfaits : cet exercice réveille la colonne vertébrale et le système nerveux, améliore la circulation sanguine, assouplit les muscles et prépare à l’activité de la journée en oxygénant le cerveau. Il se pratique dès l’âge de 3 ans. Vous pouvez aussi le faire en fin de journée pour vous détendre. Exécutez-le alors très lentement, pour allonger le plus possible la respiration et apaiser ainsi le corps et l’esprit.